Le français : un atout
La langue française a toujours été pour moi un atout, un "plus" dont je pouvais me vanter et qui me permettait de vivre ma singularité. Quand d’autres se sentaient fières de leurs cheveux alors que les miens étaient toujours coupés courts, façon ‘‘garçon’’, moi je roucoulais une suite de phrases dans ‘‘la langue de l’école’’ qui me valaient des regards admiratifs et maints encouragements. Quand d’autres montraient leurs jolies poupées aux robes bariolées, j’empilais mes livres, mes bandes dessinées que j’avais lus et relus jusqu’à les user. Quand, après de longues vacances, d’autres affichaient les photos de leurs voyages, de leurs sorties, moi je montrais les textes que j’avais écrits : poèmes courts ou longs récits… Bref, mon français faisait ma fierté, et celle de mes parents, il faut le dire. Ce n’est que plus tard, beaucoup plus tard que je me suis rendu compte de tout ce dont ils s’étaient privés afin que je sois scolarisée dans cette école où on apprenait, à merveille, le français. Le français a toujours eu pour moi un statut très particulier. Le français n’a jamais été une langue étrangère, ni tout simplement une langue de scolarisation. C’est une langue que j’ai aussi largement utilisée à la maison.