Madaya, j’ai rêvé de toi…
Cette nuit, j'ai rêvé et, en me réveillant je pensais encore à ces pauvres gens affamés.
Dans le coin d’une cour de récré, à l’ombre d’un platane, au milieu des huées, deux enfants se lèvent, époussettent leurs vêtements, se font face, s’observent. Des cheveux ébouriffés, un bleu à l’œil gauche, un autre au menton, un pantalon déchiré, un pan de chemise arraché… ces détails ne semblent nullement les perturber. Un océan de billes n’a pas fini de rouler à leurs pieds.
A la mode, la prise d’otages à des fins diverses déshumanise nos sociétés . L’homme n’y est plus qu’un simple pion pris dans un jeu qui le dépasse… Tu me prends mon jouet, je te pique le tien. Tu casses la roue de mon camion, j’arrache la tête de ta poupée. Je ne saurais dire depuis combien de temps les gens de mon pays, et, par extension, ceux de toute…