Un après-midi dans son pays
Ce même rire traverse sa gorge à chaque fois que les souvenirs de son pays se réveillent...
Plus que les autres jours, elle tenait à échapper aux regards indiscrets.
Ce même rire traverse sa gorge à chaque fois que les souvenirs de son pays se réveillent...
Je m’arrête un moment et, reprenant mon souffle, envoie mon regard inquiet vérifier qu’elle est bien à sa place...
Ces larmes silencieuses qui lavaient les chagrins lui étaient plus chères que mille cris de joie qu’elle ne pouvait pas se permettre de lancer.
Elle était tellement fière, ma grand-mère, de la forteresse parfumée qu’elle avait bâtie au prix de longues journées et d’interminables nuits sans sommeil. Elle pouvait se repérer les yeux fermés au milieu de son océan de bouteilles en verre.
Un grincement, puis, comme un roulement de tambours qui se termine dans un fracas. Je le connais par cœur, ce bruit.
Ce jour-là, je suis la reine. On loue ma féminité. On m'offre des fleurs, on m'écrit des poèmes. On crie sur tous les toits que le monde a besoin de moi. On salue la mère, la soeur, l'épouse, l'amie qui vivent en moi. On m'applaudit pour avoir fait des études. On me félicite, car j'ai réussi à me choisir un métier, à mener une carrière... Je souris, je remercie. Je feins d'être reconnaissante.