Liban: prise d’otages. Un enfantillage?

27 septembre 2014

Liban: prise d’otages. Un enfantillage?

A la mode, la prise d’otages à des fins diverses déshumanise nos sociétés . L’homme  n’y est plus qu’un simple pion pris dans un jeu qui le dépasse…

Tu me prends mon jouet, je te pique le tien. Tu casses la roue de mon camion, j’arrache la tête de ta poupée. Je ne saurais dire depuis combien de temps les gens de mon pays, et, par extension, ceux de toute la région aux alentours, ont décidé de transposer à leur vie d’adulte les vengeances de leur plus jeune âge.

Enlèvements au quotidien. On ne saurait être à court d’exemples! Les motifs sont très divers, là n’est pas mon propos. Les stratégies sont, elles aussi, nombreuses et varient de nature, de degré de professionalisme selon le public concerné. La prise de contact s’enrichit régulièrement de nouveaux moyens qui vont du classique coup de fil anonyme aux fameux messages postés sur la Toile. Mais, de mon point de vue, le crime est le même.

L’être humain traité comme un objet. Transporté. Maltraité. Enfoui loin des regards ou affiché sur les écrans du monde entier. Sommé de vomir des propos qu’on lui dicte. Rendu contre une somme ou en échange d’autres hommes. Fusillé, décapité pour servir d’exemple. Bouc émissaire des Grands. Les vrais, ceux qui tiennent les fils du pouvoir en ce monde devenu invivable car on n’y trouve plus sa place, ou plutôt, car on n’y trouve malheureusement plus de place pour les Autres.

Les prières des mères, la plainte des pères, le cri des épouses et les sanglots des enfants? Suis-je la seule à les entendre? Ou fait-on exprès de les nourrir, de les prolonger?

Ma conclusion rejoint mon point de départ. Tout ceci n’est qu’un jeu. Un sale jeu sans règles où tout le monde est perdant.

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Commentaires

Nidal
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Certes, nous sommes des pions dans une guerre qui n'est pas la nôtre, dans un monde qui toubillonne de haine et de racisme. J'essaie d'expliquer à mes enfants le sens de la tolérance, de leur inculquer l'idée de partage, de leur montrer que la terre est pour tous. Malheureusement, des murs se dressent devant moi, les murs de la réalité atroce, rendant bizarrement cette tâche impossible. La haine devient le gérant de notre monde et tout autour de nous, que des dysfonctionnements, de la malaise, de l'injustice...
La douleur des mères, les larmes des pères, les prières des femmes, les supplices des enfants ne sont plus des raisons de vie. Des outils pour enrichir les médias. Et on pleure... Nos larmes ne sont plus des larmes. Nos sentiments ne sont que des impressions que l'on tape sur un clavier. Réel ou virtuel... Tel est notre présent ! Tel est notre avenir! Un curseur qui ne fait qu'avancer sur les pages de commentaires, et des doigts qui souffrent de cette position incommode. Et au fond du coeur une âme qui n'arrive plus à pleurer!!!....

Rima ABDEL FATTAH MOUBAYED
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Si bien dit Nidal.