Liban: pays de tous les possibles…
En tant que libanaise, je ne m'étonne plus de rien. Plus aucun événement ne me touche, ne me perturbe; car tout peut arriver, au pays de tous les possibles...
Je l'ai laissée entrer. Depuis, elle fait comme chez elle. Son ombre emboîte la mienne. Sur ma nuque, je sens son haleine.
En tant que libanaise, je ne m'étonne plus de rien. Plus aucun événement ne me touche, ne me perturbe; car tout peut arriver, au pays de tous les possibles...
Depuis cette nuit, le ciel de mon pays pleure toutes les larmes de son corps meurtri. Il pleure son chagrin, son dégoût, sa honte.
Ces larmes silencieuses qui lavaient les chagrins lui étaient plus chères que mille cris de joie qu’elle ne pouvait pas se permettre de lancer.
Vous est-il déjà arrivé de renier tous vos principes, d'agir à l'encontre de vos convictions, de rejeter tout ce à quoi vous avez cru autrefois?
« N’oublie pas de me ramener la tour Eiffel ! Pas la vraie… évidemment », avait ajouté ce jour-là sa mère.
Je n'étais qu'une enfant qui ne comprenait pas trop ce qui se passait dans mon pays, le Liban. Je me souviens d'avoir vu mes parents arriver en pleine journée à l'école. C'était la récré. D'autres parents arrivaient aussi. Il y avait de l'agitation dans les couloirs. Ce n'est qu'une fois arrivée dans la voiture que je me suis rendu compte que je ne suis pas remontée en classe pour reprendre mon cartable.